Vendredi 28 mars, 19h, salle de la doriaz: Préparation 

Les aventuriers du cycle initiation se retrouvent. Une seule consigne leur a été donnée "Préparez une sortie dans le secteur de la pointe d'Emy au départ d'Albanne, soyez créatifs".

S'en suit alors 1h de débats acharnés pour déterminer la sortie qui convient a tous le monde et aux conditions. Certaines options sont abandonnées rapidement mais 2 subsistent : La paroi du Midi ou la pointe d'Emy (par la petite crête au Nord-ouest). La paroi du midi suscite des interrogations malgré les photos de skitour, au vu de la faible visibilité prévue et l'étroitesse du couloir. La pointe d'Emy semble un peu ambitieuse en termes de timing et a peu d'intérêts en cas de jours blancs.

C'est donc décidé, après un vote à main levée, l'objectif est la paroi du midi. Un point de décision a tout de même été prévu dans la CSV au point 2153 où on se réserve le droit de changer d'objectif en fonction des conditions.

L'équipe est prête et s'en va se reposer car le lendemain, départ 6h30.

Samedi 29 mars : La sortie

Arrivée 8h au parking, la CSV étant déjà effectuée la veille on fait le point sur la météo, la vraie et la météo personnelle autour de thermos de café et de thé. Le temps n'est pas au beau fixe comme prévu mais Cédric ne manque pas de nous faire remarquer qu'il y'a quelques éclaircies (on se console comme on peut).

Première partie de la montée:

Deux groupes se constituent et c'est parti. On part le long du téléski de la station des Karrelis pour prendre une piste fermée (quelques endroits sont dépourvus de neige) qui nous mène dans le fond d'un vallon où coule une petite rivière. Le chemin est alors tout tracé on suit la rivière rive gauche jusqu'au point de décision 2153m. La visibilité est correcte pour le moment et il neigeotte, le temps est au repérage pour la descente.

Les exercices :

Arrivé au point 2153 a 10h30 (conformément à l'estimation faite la veille), les deux groupes cachent des DVA et s'atellent à la construction d'abris. Le temps s'y prête plutôt bien, il neige, il n'y a plus beaucoup de visibilité rendant la tâche plus difficile pour les secours si besoin. Alors il faut pouvoir patienter au chaud en cas de problèmes.

Fort de son expérience au sein des Chasseurs Alpins, Quentin et ses acolytes construisent un "abri congère" qui consiste a creuser une grotte de neige avec quelques subtilités quand même (puits à froid, trous pour respirer par exemple).

En parallèle, Cédric apprend à l'autre groupe un autre type d'abri, plus adapté lorsqu'il n'y a pas assez de neige pour faire une grotte mais nécessitant plus de matériel.

Voici la recette de l'abri jurassien :

• Un  trou un peu moins large que la paire de ski la plus petite (creusé sans trop d'efforts pour éviter la transpiration)
• Des skis à mettre en travers du trou (comme sur la photo)

• Rajoutez les batons perpendiculaire aux skis
• Recouvrez de couverture(s) de survie (attention au vent !)
• 
• Saupoudrer généreusement de neige
• Bouchez l'entrée avec des sacs et/ou en construisant un mur de neige

Creuser... Ca creuse... Pendant que certains peaufinent les derniers détails et d'autres cherchent des DVA, certains profitent des abris pour se restaurer et apprécier leur travail. A retenir : La neige c'est froid, surtout quand on reste assis dessus longtemps. Il manquait une couverture de survie sous les fesses...

Avant de déterrer les DVA les deux groupes effectuent une recherche en groupe en mise en situation. Un exercice qui donnera naissance à de bonnes discussions au debreif sur le rôle du leader.

Point de décision 

Après 2h d'exercices (il est aux alentours de 12h30) on se regroupe pour prendre une décision sur la suite des évènements. Le temps s'est bien dégradé, c'est jour blanc plus haut, on ne voit pas a plus de 20m. Ainsi certains questionnent l'intérêt d'aller plus haut dans ces conditions et n'ont pas envie d'aller plus loin. Même si d'autres étaient partant pour aller plus haut, le groupe décide de ne pas faire la paroi du midi et étudie les alternatives pour la descente.

Deuxièmement partie de la montée:

On voit sur la carte qu'il est possible de rejoindre les pistes des Karrelis sans trop de difficultés (pas de grosses pentes et "seulement" 200 m de dénivelé), cela permettrai d'être plus à l'aise en descente. Tous le monde est partant, les deux groupes se reforment et c'est reparti !

Exercices d'azimut:

Pour naviguer dans un tel brouillard on décide de mettre en pratique une technique apprise pendant les sessions précédentes à savoir : Les azimuts. On détermine grâce à Iphigénie l'azimut entre le point 2153 et le haut du télésiège et on règle tous notre boussole sur 344°. N'ayant pas de repères apparents, nous utilisons la technique consistant à placer un randonneur dans la direction de l'azimut, de le rejoindre et ainsi de suite.

En arrivant au télésiège, nous ne sommes pas peu fier de notre performance ! Nous arrivons au pieds du dernier pylône soit à une dizaine de mètres de notre objectif et de manière presque simultanée entre les 2 groupes. (qui ont emprunté des itinéraires différents).

La descente:

Maintenant place a la descente, et quelle descente... Une bonne neige trafollée comme on les aime, parfait quand il y'a aucune visibilité (c'est du 2nd degré si jamais) ! Chacun passe devant a tour de rôle pour apprendre à faire la trace de descente. C'est pas simple mais on arrive tous en bas du télésiège sains et sauf, des cuisses et des genoux bien fatigués en revanche.

Il ne reste maintenant plus qu'a rejoindre et descendre la piste rouge fermée que nous avons emprunté à la montée. Nous songeons d'ailleurs depuis, à ouvrir une commission "ski sur herbe" dans laquelle Esther et Cédric s'illustreront dans le saut de bande herbeuse (cf photo ci-dessous).

Le debrief :

Et enfin pour fêter cette journée bien remplie et débriefer nous avons trouvé un super bar au pied de la piste avec une vue imprenable (la plus belle vue de la sortie sûrement !).

Merci à tous pour cette sortie !