
Le Beaufortain au féminin - GFVM #3
Le Beaufortain au féminin - GFVM #3
Compte-rendu du 2nd stage du cycle
dans le Beaufortain, du 27 au 29 juin 2025
Participantes : Aloïsia, Anne-Flore, Caroline, Cyrielle, Isabel, Jéromine et Rachel.
Vidéastes et réalisatrices : Clara Domas et Delphine Danielou
Pour ce troisième épisode, le rendez-vous est pris pour un week-end prolongé dans le Beaufortain, ses cailloux et ses racines – lors du Rassemblement Régional de Vélo de Montagne CAF AURA (RRVDM).
➡️ 140 VTTistes sillonnant les sentiers aux alentours d’Arêches.
➡️ 3 jours dédiés à la pratique du vélo de montagne.
➡️ Ponctués d’une soirée film et d’une table ronde sur la mixité de genre au sein de la pratique du vélo de montagne.
Jour 1 : Lac du Clou et Châtelard
Tandis que certaines, dans l'effervescence, se rejoignent la veille, d'autres arrivent au pied levé le matin même. Tout ce petit monde se retrouve sur le parking de la Serraz à Arêches, pour une session dissociation concoctée par Jordan – remplaçant Nawale notre BE, en convalescence ce weekend.
Le groupe a quelque peu changé, Lauriane est absente, Marion encore trop traumatisée par une chute nous a quittées et Caroline et sa fougue nous a rejointes. La dynamique sera-t-elle la même ?
Reprenons. Mais d’ailleurs la dissociation, qu’est-ce que c’est ?
Ben en fait, c'est un peu avoir le style, ça en jette quoi. Non, réellement ça sert !
On retient :
- l’importance du regard qui oriente les épaules dans la bonne direction et donc le guidon
- le bras intérieur tendu
- le bassin vers l’extérieur
- le contrôle du freinage (pédaler-freiner)
On part ensuite direction le lac du Clou par une montée tranquille avec en toile de fond la Roche Parstire et le Mont-Blanc. Un pique-nique attendu s’impose près du « lac » au lieu-dit le Clou. Clara fait une rencontre non désirée avec une couleuvre nageant tranquillement. On croise d’autres groupes et échange quelques mots avec eux.
Nous reprenons nos vélos – pour certaines un brin ensommeillées – pour une session mise en application sur le terrain dans la descente du Châtelard. Jordan nous propose un virage qui semble constitué de matière bien douce, mais est en réalité bien fourbe… On bosse les positions vues le matin – ce qui se révèle plus corsé lorsqu’on quitte le bitume : penché de vélo, regard en sortie de virage, et en prime une remontée difficile à négocier au programme. Quelques glissades sont à déplorer, mais n’auront pas raison de nous !
On continue la descente en s’arrêtant et en travaillant les passages techniques. C’est Alo qui nous coiffe en faisant un majestueux OTB dans une épingle semée d'embûches, tout en contrôle et heureusement sans mal. C’est en apprenant à tomber qu’on apprend à se relever !
Au retour, tandis qu’une partie du groupe s’arrête prendre une glace chez Dédé au centre d’Arêches, Anne-Flore, courageuse, part remplir sa mission de bénévolat au rassemblement : stand bière rondement tenu avec l’équipe en place !
Une soirée projection films – sélectionnés sur le volet par Jero et Isa – conclut la journée pour toute·s les participante·s du RRVDM. Des scènes de vélo de montagne à couper le souffle de Ludo May à la campagne de sensibilisation de préservation des sentiers d’Orbea, The call of the High Ways, en passant par les témoignages de Cédric Tassan nous faisant part de ce qui l’anime à découvrir le monde à vélo dans Seul dans l’Aventure, ou de la passion féminine pour le VTT dans Gravity Girls, la sélection aussi inspirante que variée a mis des étoiles dans les yeux à plus d’un vététiste. De quoi rêver VTT !
Jour 2 : Tête de Cuvy
Le deuxième jour débute par un changement de programme dû à des contraintes horaires et des problèmes de dernières minutes (Delphine, l’une de nos camerawomen en déplacement pro dans les Pyrénées ne pouvant pas être là) : nous partirons pour la tête de Cuvy dominant Arêches côté Sud. Une longue montée régulière sur piste de bas en haut permettant de bien mener la discussion. Rachel, Caroline et Cyrielle semblent plongées dans une discussion sur des questions de genre : approche systémique, construction primaire et secondaire… Jordan nous confie sa vision de l’encadrement et ce qu’il commence à entrevoir à travers notre groupe.
Avant d’entamer la descente et de rejoindre Clara, une petite session exercice sur terrain se profile, quoi de mieux que la jolie piste en herbe qui nous tend les bras ? On applique les virages avec la dissociation et tout ce qui va avec : le regard, opposition jambe-bras, le transfert du corps vers l’extérieur, etc. Faut-il encore le dire ? Oui, c'est primordial !
On commence la descente au milieu de la pavasse bien présente. On aborde un passage un peu retord où il faut négocier entre les pierres tout en gardant suffisamment de vitesse pour franchir les marches. On tente toutes, réessaye plusieurs fois pour trouver le bon cheminement, la bonne méthode, la bonne vitesse. Les autres toujours présentes à la parade et pour les encouragements !
On finit par rejoindre Clara qui nous attend à l’ombre d’une télécabine, où l’on se charge de s’alléger avec la pause de midi bien passé.
À la place de faire des kilomètres et du dénivelé, on travaille la technique. Rendez-vous pris dans deux virages courts où Jordan nous montre comment les passer sans perdre trop de vitesse :
- 1ʳᵉ phase : prise de virage en remontant sur l’extérieur
- 2ᵉ phase : on amorce le virage vers l’intérieur tout en contrôlant le freinage
- 3ᵉ phase : relance, en extérieur, avec reprise de la vitesse
On s’exerce sous l’œil de notre camerawoman Clara et de Jordan. On alterne ensuite entre la piste enduro Les Quefins et la DH Quefinette, bien ludique où l’on trouve de quoi s’exercer aux sauts et virages relevés.
On termine la session par une baignade revigorante dans le torrent de l’Argentine, bien méritée.
Plus tard dans la journée, la table ronde sur la mixité de genre dans la pratique du VTT, organisée par Rachel, marquera un moment fort du week-end. Étaient invités les responsables des commissions de Chambéry et Lyon, ainsi que Cécile Ottogalli (MCF historienne, spécialiste sur la question du genre dans le sport) et Mélie Fraysse (MCF, spécialiste des questions de genre dans le VTT). De nombreux thèmes ont été balayés : la socialisation genrée dès le plus jeune âge créant un retard lorsque l’on débute le VTT, les sujets de justice sociale qui pèsent lourd sur les épaules des femmes telle que la charge psychologique à devoir prouver que l’on est capable, l’importance de la diversité (de genre, ethnique, classe sociale) au sein des groupes pour que la structure fonctionne mieux…
La conférence très instructive fera naître des discussions enrichissantes et constructives au sujet de la mixité dans notre pratique.
Pour conclure cette soirée, Clara et Delphine (nous arrivant de son shooting dans les Pyrénées) projettent devant l’assemblée un premier teaser du documentaire en cours de tournage. C’est la première fois que nous voyons les images et quelle claque déjà ! Nous nous jetons des regards émus, rigolons, frissonnons… Les applaudissements retentissent dans la salle, nous sommes déjà fières du chemin ! Et ce n’est que le début…
Plus tard, plusieurs personnes viennent nous parler du projet, on sent déjà une première retombée. Il évoque des choses, il inspire ! Wouahou !
Pendant que certaines profitent de la soirée pour partager quelques moments avec des connaissances des différents clubs, certaines déjà bien fatiguées vont se coucher. Prêtes pour aborder la journée du lendemain…
Jour 3 : Roche Parstire
Pour ce troisième et dernier jour, on ne pouvait pas partir sans avoir fait les crêtes de la Roche Parstire ! L’emblème du coin, de toute beauté, autant à traverser qu’à contempler.
Notre parcours rejoint le col du Pré par une piste agréable située en contrebas de la Roche Parstire. Une fois au col, on l’aborde par sa face ouest bien ensoleillée qui nous mène à la Charmette. On ponctuera notre montée par une séance shooting savamment orchestrée par Clara et Delphine ! Avec ce panorama, on ne peut demander plus photogénique… Une pause gâteau pour calmer les estomacs (merci Anne-Flore !) un peu plus loin dans la montée sera salvatrice avec ce chaud !
Au col de la Charmette, on profite d’une pause près d’une cabane avec la vue sur le lac et la crête avant de repartir.
On s’élance (il faut d’abord y monter). Certaines tentent un défi à la pédale, Anne-Flore s’en sort plutôt bien. Les cardio s’emballent, on finit par poser pied à terre et par porter… Au sommet, on profite de la vue, avant de se laisser rouler le long du sentier de crête, c’est magique !
Elle est majestueuse et sa descente, alternant moments de flow, marches, puis tapis de racines en sous-bois, nous conduiront jusqu’au col du Pré emprunté dans la matinée, où l’on retrouve alors Clara et Delphine, nos camerawomen toujours aux aguets pour le film. On alternera session apprentissage bunny-up, wheeling sous le soleil (cagnard serait le terme plus exact), sirotages de boissons fraîches à l’ombre et sessions interview.
Le week-end se conclura en beauté par la piste enduro de la Vachette, bien chouette, cotée rouge, mais non sans passages bien techniques que nous ne dérogerons pas à travailler. Un moment de lâcher prise après ces 3 jours intenses entre moments de rassemblement, apprentissages et prises de vues… à s’encourager, s’élancer, profiter du flow et de ce moment à rouler toutes ensemble.
Le Beaufortain ne déçoit jamais avec ses mines de sentiers à explorer et ses paysages verdoyants : une pépite pour les yeux et l’esprit ! À noter, que la région est très bien aménagée pour la pratique du VTT et surtout accessible en mobilité douce (super service de navettes gratuites au départ de la gare d’Alberville, en autre). Avis aux amateurs d’itinérance. 😉
En résumé, nous noterons un week-end bien dense (le GFVM étant impliqué dans l’organisation de certains temps du rassemblement). Quelque peu différent de notre week-end Diois puisque nous étions « intégrées » au RRVDM. Certaines regretteront l’ambiance Diois formé par notre petit groupe, la petite bulle créée dans laquelle nous pouvions évoluer. Heureusement, la volonté de progresser, d’oser, poussée par les encouragements, l’évolution de chacune d’entre nous, les conseils avisés sont toujours là.
Et c’est quand même ça le plus important !
Prochain rendez-vous officiel dans le Queyras, terre de Nawale, que nous espérons retrouver en forme !