L’apparition de l’ail des ours marque aussi le retour du canyon. Les combinaisons néoprènes sortent progressivement des caves et placards après avoir été délaissées pour les ski pendant les mois d’hiver.
Mais avec notre cher Matthieu, pas le temps de niaiser. Pour débuter la saison, direction de suite le Ruzand et ses grandes verticales de 140m et 80m. Du gaz et une sacrée ambiance, perchés tout là-haut au-dessus des plantations de noyers.
Pour l’accompagner, 3 compères - Thomas, le binôme qui est aussi DE canyon, Mayeul, le sage ayant passé son initiateur en 1995 et Olivier le bizu fraîchement arrivé d’Annecy.
Après le réveil matinal et un trajet sans encombre, notre équipe fait face aux premières difficultés … le petit-déjeuner savoyard … Le moteur est à peine éteint que nos larrons s’empressent de sortir thé, café, chaussons aux pommes, pain au chocolat ou encore saucisson. Les discussions vont bon train dans une ambiance bonne enfant. Mais le temps file. Déjà 30 min dans la vue avant même d’avoir mouillé la moindre corde. D’autant qu’il faut se farcir plus de 1h d’approche et 500 mètres de D+ avec les cordes de 80 mètres sur le dos. Une fois au départ, il s’agit de s’équiper. Et là encore, l’ambiance est bonne, mais l’efficacité un peu moins. On retiendra le désormais célèbre marquage de milieu de corde à base de feuille écrasée, une méthode ancestrale et naturelle.
12h30, le canyon peut débuter. Cela commence par une succession de petits ressauts dans un joli encaissement. Tandis que Thomas, Mayeul et Olivier s’interrogent prudemment pour poser les cordes, Matthieu, connaisseur des lieux, file devant en désescalade. La sortie est lancée sur un bon rythme et le groupe avance bien. Direction la 140, fractionnée en 3 sections avec plusieurs déviations et des relais pas toujours évidents à aller chercher.
Le premier est plein gaz. Ambiance de suite, avec 150m de vide sous le baudard. Malgré quelques petites hésitations et un machard égaré en route, les franchissements sont fluides et nos compères peuvent profiter de la vue magnifique. La légère brise qui amène des embruns de la cascade complète parfaitement ce décor grandiose
Après une petite pause casse-croûte, plus rapide que le petit-déjeuner, souffle de la cascade oblige, nous voilà repartis pour enchainer avec la magnifique C85 (16+67) en tuf. Tout se passe bien jusqu’à ce que la corde se bloque au milieu du rappel de corde. Impossible d'identifier la cause, le huit est libre, pas de vrille, le relais était propre. Finalement, après avoir tiré plusieurs minutes avec un système de mouflage, la corde se débloque d’un coup. Ouf, pas besoin d’utiliser le couteau.
Après une étroiture exposée aux éboulis négociée rapidement et quelques petits ressauts, nous voilà à la sortie du canyon. Direction la voiture pour profiter de bières avec ou sans alcool, des chips aux légumes et du reste de saucisson entamé le matin. Les discussions et les rires continuent.
Bref, une bien belle journée. Ne reste plus que le compte rendu à faire pour le bizu. La saison canyon est lancée de la meilleure des manières. Hâte de vous y retrouver pour de prochaines aventures conviviales.
Redaction : Olivier
Photos : Matthieu Thomas
Café, thé, chips, bière et saucisson : Mayeul
ps : si vous avez des arguments pour ne pas marquer le milieu de corde, n’hésitez pas à envoyer un message à Thomas ;)
